Quarante activistes FEMEN ont débarqué au pas de charge dans l’habituelle marche du 8 mars en faveur des luttes pour les droits des femmes.Calots militaires vissés sur la tête, elles ont formé un bataillon en incarnant la menace fasciste qui est en train de submerger le monde.À l’international, en Europe comme aux États Unis se multiplient les offensives réactionnaires. Les deux grandes puissances militaires des Etats-Unis et de la Russie assoient leur suprématie et polluent l’actualité géopolitique en employant des méthodes violentes et discriminatoires. Massacres en Ukraine pour l’un, décrets liberticides pour l’autre, la planète est dominée par deux cinglés manipulateurs avides de pouvoir et d’argent. L’administration Trump s’acharne à effacer les termes « femmes » et « queer » des sites gouvernementaux. Systématiquement le droit à l’IVG est contesté ou fragilisé. Limité en Italie sous Meloni, interdit dans quatre états aux Etats-Unis -Nevada, Arizona, Montana et Missouri-, la montée de la figure réactionnaire de la tradwife et le déversement dans les médias de discours complotistes et masculinistes incarnent un backlash violent et délétère. Membre émérite du gouvernement de Trump, Musk finance les mouvements d’extrême-droite en Europe et multiplie les saluts nazis, très vite suivi par Steve Banon, ancien conseiller de Donald Trump. Mieux, le bureau ovale de la Maison Blanche affiche désormais sa solidarité à la Russie impérialiste de Poutine et menace d’annuler le statut légal de 240 000 réfugié-e-s ukrainien-ne-s tout en gelant brutalement l’aide militaire en Ukraine. Cette élite de Broligarques, en plus de verser dans un nationalisme ultra-libéral et climato-sceptique, se revendique ouvertement masculiniste, en soutenant des figures toxiques notoires comme celle d’Andrew Tate, poursuivi pour viols et traite d’êtres humains.Manifestant contre cette idéologie réactionnaire décomplexée, FEMEN a décidé d’alerter sur sa dangerosité imminente. Dès la prise de son mandat les mesures dangereuses imposées par Trump, nous ramènent dans les moments les plus obscurs de notre histoire contemporaine en nous entraînant inévitablement en arrière. En France, la vague brune s’étend avec le durcissement des conditions de régularisation et d’intégration renforcées avec la circulaire Retailleau en France ou encore le remplacement de l’aide médicale d’État (AME) par une aide d’urgence vitale sous condition, réclamée par le Rassemblement National, restreignant ainsi l’accès aux soins des ressortissant-e-s étranger-e-s. Durant sa course aux présidentielles Marine Le Pen a joué la carte du « féminisme » en surfant sur la vague #MeToo. Depuis, des groupes d’extrême-droite se sont engouffrés dans la brèche, instrumentalisant nos luttes à des fins racistes et discriminantes. Les féministes de tous bords tirent la sonnette d’alarme mais même dans nos rangs, le danger est là. Notre projet, égalitaire et sororal, est gangrené par des personnalités prétendument ‘féministes’ mais qui véhiculent les idées de l’extrême-droite, notamment par la stigmatisation des populations immigrées et par le rejet des droits des personnes trans. Les fémonationalistes se servent du combat contre les violences patriarcales pour propager leurs positions racistes, faisant croire que les violences sexistes viennent des pays en voie de développement et qu’elles menacent nos sociétés occidentales. #FEMEN fera toujours campagne contre les extrêmes-droite. Notre infanterie, sans arme ni violence, sera toujours prête. Nous refusons de servir de cheval de Troie aux idées nauséabondes de groupuscules identitaires. Nous ne détournerons pas le regard devant la vague masculiniste violente qui s’abat sur le monde. Séchons nos larmes, citoyennes, formez vos bataillons ! Marchons, marchons, pour que les tyrans immatures touchent le fond !
FEMEN PAS FEMONATIONALISTES
